Celle-ci lui a appris à
survivre dans la forêt, et à se battre contre
les humains, dont la simple odeur suffit à la mettre
mal à l'aise.
San a donc grandi en rejetant
sa propre humanité, refoulant au fond d'elle les
émotions et les désirs humains qu'elle pouvait
ressentir.
En dépit de sa
véhémence, de son agressivité et de sa
haine pour les humains, elle reste un personnage
émouvant. C'est une idéaliste, plus encore
peut-être que Dame Eboshi. En effet la forêt est
toute sa vie, tandis qu'on se doute qu'il y a un "avant"
très complexe pour la maîtresse des
forges.
Non seulement San
connaît très bien la forêt, mais elle est
aussi familière avec tous les dieux-animaux qui y
vivent. Elle sait également comment s'y prendre pour
que le dieu-cerf guérisse Ashitaka.
Eveil
aux émotions humaines
Prête à donner sa
vie pour son idéal, elle reçoit le plus grand
choc de sa vie quand Ashitaka, mourant, lui dit qu'il la
trouve jolie. C'est la première fois dans l'existence
de la jeune fille qu'un humain risque sa vie pour
elle.
"Abattu par ta propre tribu...
tu vas mourir ?" demande-t'elle, incertaine.
A cet instant, Ashitaka est
sans défense devant San, tout comme elle quand Moro
l'a recueillie au lieu de la dévorer...
Du coup, confrontée aux
orangs-outangs qui veulent le manger, elle ne peut se
résoudre à l'abandonner.
Quand plus tard, Ashitaka
convalescent se montre incapable de manger seul, elle lui
mâche sa nourriture pour le nourrir de bouche à
bouche. Elle s'occupe de lui tout comme Moro s'est
occupée d'elle.
Une scène d'une
émotion et d'une force exceptionnelle, dont je ne
crois pas avoir jamais vu l'équivalent dans aucun
autre film.
Ainsi, au contact d'Ashitaka,
l'humanité va progressivement se réveiller
dans le coeur de San. Mais cela ne va pas pour autant la
faire renoncer à son idéal.
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