Point de vue de Maxime Putton
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Je trouve personnelement que Dame Eboshi est d'une horrible cruauté, elle est machiavélique ! Elle me fait souvent penser à Saroumane dans "Le Seigneur des Anneaux". Rapprochement est assez flagrant : ils veulent tout les deux la puissance par l'industrie et la cité Tatara fait penser à Orthanc. Néanmoins je vais développer la thèse sur la cruauté de Eboshi : |
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Après être devenue leur sauveur et gagné leur ferveur (pour couvrir ses arrières) celle-ci a construit les Forges tels quon les voit dans le film. Mais si on regarde bien, elle na aidé ses gens que pour cette île et son minerai, que pour fabriquer des mousquets donc pour la guerre.
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Cela me fait penser au phénomène de la « guerre totale » (souvent employé dans le contexte des deux guerres mondiales), là cest pareil : toutes les classes de la société aident à leffort de guerre. Les femmes soccupent des forges, les bouviers rapportent la nourriture et le minerai, les mousquetaires se battent, les lépreux inventent de nouvelles armes, Dame Eboshi manipule totalement ce peuple pour satisfaire ses propres ambitions : tuer les dieux, raser la forêt, se faire respecter de ses ennemis. Dans certaines scènes on voit bien son indifférence totale envers « son » peuple : - Elle refuse denvoyer quelquun récupérer
les hommes tombé dans le ravin. Elle sobstine à vouloir tuer le dieu Cerf comme tous les dieux dailleurs. Avec Jiko, elle monte un plan pour tuer et elle « tue » celui-ci. Je ne pense pas que lon peut dire quelle est folle car elle est en pleine conscience de ce quelle fait. Elle na juste aucune idée des conséquence quelle peut causer et pour elle, seul le résultat compte, les vie humaines et les conséquences sont moins importantes. Quand Jiko arrive avec les chasseurs et les Karagasaren, et quil lui rappelle que les arquebusiers de lempereur ne sont pas venus pour rien, elle se rend vite compte quelle ne peut quobéir à Jiko qui lui met le couteau sous la gorge. En effet, sans les arquebusiers, les forges sont sans défenses. Voyant quelle va devenir une marionnette, elle entraîne les femmes, digne de confiance, pour défendre la forteresse. (on ne remarque les femmes-combattantes que quand Jiko et ses hommes arrivent) « elle sont bien braves vos petites forgerones Dame Eboshi ! » lance Jiko, on sent quil nargue la maîtresse des forges pour lui montrer quil sait quelle veut voler de ses propres ailes. Je suis daccord sur le fait quelle a refusé daider les femmes à la fin car Jiko avait lil sur elle mais les autres scènes sont très édifiantes ! Je crois que par une raison inconnue, elle a développé une haine (personnelle) très forte envers les dieux (ce qui expliquerait la phrase dAshitaka : « un démon vous possède vous aussi, plus terrible que celui de la princesse ») cette haine est si forte, si intense quelle la pousse à agir maléfiquement.Quand elle se fait arracher son bras par la tête coupé de Moro cest un moment très spécial car elle le dit elle-même « Même une fois coupé, la tête du loup peut encore mordre » elle est donc prise à son propre dicton.
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Personellement, j'ai beaucoup de pitié et de compasssion pour les bouviers qui luttent pour leur survie tout le long du film. Ils donnent peut-être l'impression de faire partie du clan des "méchants" mais je crois qu'en fait ils sont déboussolés et perdus, au fond d'eux ils ne veulent pas faire de mal à la nature mais ils y sont obligés pour survivre. Par exemple, il y a un passage où un des hommes raconte à Ashitaka : « On nous a mis en première ligne pour appâter les sangliers et bien sûr personne ne nous avait dit que le terrain était truffé de mines ». On les traite comme des esclaves, comme les buffles dont ils soccupent. Pour Eboshi et Jiko, ils ne sont que chairà canon ! L'autre scène extraordinaire avec eux c'est quand Ashitaka part de la cité blessé et passe devant tout le peuple rassemblé aux portes. Leurs regards effarés (il est mortellement blessé mais marche quand même) et perplexe sont très frappants et surtout le silence total qui règne : ils sécartent de son passage ne sachant que faire. Même le doyen des hommes, qui le prévient que les portes sont fermés nose pas le gêner dans sa marche. Cela montre la limite de leur confiance envers Eboshi. (les femmes et Gonza y sont plus attachés et certain(es) nhésiteraient pas (ou nont pas hésité) à tirer sur Ashitaka.)
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Pour caractériser Jiko, je ne citerai quun dicton: "Toujours se méfier des apparences". Mais je voudrais vous faire part dun contre-argument concernant votre thèse de Jiko. Lidée générale reste la même mais je crois quil a des motivations différentes que celles que vous expliquez. le fait quil se croit dans son droit tout le temps est vrai mais ce nest pour lui quun argument. Je crois que Jiko est obnubilé par un seul but : devenir immortel. |
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Durant des siècles des centaines d'hommes sont devenus fous en recherchant l'immortalité, aujourd'hui plus qu'avant ! Il veut tellement cette immortalité qu'il en devient pervers, fourbe et il est prêtà tuer quiconque se mettra en travers de son chemin. Jiko a réagit comme cela pour avoir léternité et défier les lois immuables de la nature, mais il se rend compte quen tuant le dieu-cerf il déclenche un cataclysme et il se désillusionne très vite sur sa recherche car du dieu séchappe plus de mort que de vie. Miyazaki, pour moi, montre dans se film qu'à trop vouloir détourner les lois de la nature, nous finissons par la détruire tout simplement. | ||||||||||
Miyazaki a aussi inventé un amour spécial au film. Dans la plupart des films que lon voit (80% américain), à un moment ou à un autre, les deux amoureux sembrassent voir même plus... Ici, non (et cest pas plus mal) ! Ce qui ne veux pas dire quils saiment moins, au contraire ! Personnellement jaurai été un peu déçu si ils sétaient embrassés, car leurs personnalités sont si particulières et le contexte si spécial que cela ne se prêtait pas à se genre de chose. La scène quand San lui mâche la nourriture ou quand Ashitaka tente de la sauver du seigneur Okkoto démon sont mille fois plus émouvantes que des bisous à laméricaine !
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Le passage que jaime visionner est celui quand Ashitaka est envahie par la haine (sous forme de tentacules). Le dialogue tendu entre Eboshi et Ashitaka est époustouflant puis la scène suivante quand il dit à San « tu es si jolie » PAF ! coupure net dans la tête de San qui entend cela pour la première fois de sa vie. Elle recule violemment, sous le choc. Le loup ne comprend pas cette réaction car cest un animal : « donne lordre San, et je le dévore vivant » le cur humain de San a été réveillé...
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Ah ! Voilà quelquun à qui je voudrais bien ressembler ! Cest un vrai modèle dhomme. Ce qui est génial cest que Miyazaki na pas fait de lui un être surpuissant, et invisible (quoique, avec sa malédiction). Comme vous le dites si bien, cest le plus têtu de tout les personnages : il veut la paix et il ira jusquau bout cette quête. |
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Jai remarqué une chose, il veut faire le bien autour de lui (la paix) et au début il ne récolte que haine et souffrance, il se fait tirerdessus par un Tatara, il est mordu par un loup et presque tué par San, enragée ! Tous ses enchaînement de malheur pour la seul personne voulant le bien de tous est un miroir sur notre monde qui refuse toute idée véritable de paix ! Il symbolise donc très bien la paix dans notre monde : ce nest quaprès le malheur que lon se décide à réagir ! ( Eboshi et Jiko veulent tuer le dieu-cerf, guerre, les dieux meurent, la forêt est presque détruite et cest seulement à la fin quils comprennent (sauf Jiko !). | ||||||||||
Les singes sont très particuliers dans ce film, on les voit parler deux fois. La première cest quand ils sont sur leur rocher et parlent à San et les loups. Moment très fort car on découvre quils sont dans le désespoir le plus total, au point de vouloir manger un humain (Ashitaka). Ils ont un regard réaliste, voir fataliste, sur lavenir de la forêt. La phrase choc de cette 1er rencontre est : « dieu-cerf nous abandonne, nous allons tous mourir, fille-loup sen moque, fille-loup humaine. » au fond, ce sont eux qui ont en partie raison ! pas quelle sen moque ! non, non ! mais quelle va survivre car elle est humaine. Ce sont les « sages » de la forêt peut-être pare quils possèdent des sentiments très humains contrairement à la plupart des animaux [ils possèdent ces sentiments car ce sont les cousins des hommes (supposition)]. Mais symboliquement je narrive pas à savoir qui ils représentent. Pas la nature, pas les animaux car ça na pas de pensée humaine. Bref ils sont spéciaux. La dernière fois quon les voit, vers la fin, il insultent San et les loup : « Tout est de votre faute ! La forêt meurt à cause de vous ! » Les singes expriment là leur total désarroi en leur lançant des bouts de bois. Moro disais à Okkoto : « tu voudrais tout risquer dans une ultime bataille, ce serait faire le jeu des humains » Les singes sont du même avis que Moro et ils savent que si les sangliers se font tous tuer, la forêt sera désarmée. On voit quils savent déjà que les sangliers morts dOkkoto sont des hommes déguisés. Une autre phrase choc cest : «San a apporté des choses ni humaines ni animales ». Javais plusieurs idées là dessus : San se dit être louve mais son cur et son corps sont bien humains (humain/animal), les singes eux sont des animaux mais raisonnent comme des humains (humain/animal).
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Quand Ashitaka sinterpose entre Eboshi et San, il crie au forgerons quand les tentacules surgissent de son bras : « Regardez, regardez tous à quoi nous ressemblons lorsque la haine sempare de nous » Cette phrase de réflexion sur la haine ne sadresse pas seulement aux forgerons. Le spectateur se trouve lui aussi directement visée par ces paroles. Une formidable manière de faire passer une idée aux spectateurs ! Un autre point important cest quand Dame Eboshi provoque ouvertement Ashitaka dans la pièce avec les lépreux. Le bras droit du guerrier bondit pour tuer Eboshi, celui-ci fait tout pour empêcher le bras de sortir lépée sans quitter Eboshi des yeux. Et Eboshi continue à le provoquer ! « Que tarrive-t-il mon garçon ? » dans cette scène on voit toute la méchanceté d'Eboshi. De plus elle ne semble exprimer aucun remord et au contraire, elle continue dinsulter Nago ! Je trouvais bizarre le fait que Asano et ses guerriers attaquent les forges en même temps que Eboshi va tuer le dieux cerf. Et cet empereur qui ne cesse de mintriguer Et si cétait lui le tireur de ficelles de lhistoire ? non ? cet lui qui ordonne à Jiko de tuer le Dieu-Cerf, cest lui qui donne les arquebusiers à dame Eboshi. S'il a gracieusement aidé Eboshi ce nest (à mon avis) par pour lui faire plaisir mais bel et bien pour ensuite capturer les forges ! Imaginons, il y a longtemps, lempereur donne des arquebusiers à Eboshi et lui ordonne de prendre les forges. Des années plus tard, lorsque quEboshi croit sêtre débarrassée de lempereur, celui ci ordonne à Jiko et Eboshi de lui rapporter la tête du dieu. Mais, en même temps, il veut faire dune pierre deux coup en capturant les forges ? Eboshi le dit elle-même : "Est-ce que notre empereur va se satisfaire du trophée quon lui rapporte ou voudra-t-il nos forges ? " De plus, Asano est normalement un Shogun (seigneur) indépendant mais si il sétait rallié à lempereur, (c'est un peu tiré par les cheveux mais bon) je comprendrais parfaitement lattaque surprise sur les forges. Ce que je vais dire nest sûrement pas dune grande importance. Moi même étant un archer (sport), jai bien observé la manière quavaient les personnages pour tirer. Je nai quune chose à dire, magnifique ! On reconnaît tout lart du tir à larc ancien (art martial au Japon), les gestes sont très beaux à voir et surtout très réalistes. Sauf lors du combat contre les samouraïs, au début, là on voit bien que cest la malédiction qui guide les flèches dAshitaka car aucune flèche nest capable de trancher une tête ou darracher des bras. Pareil pour la précision (la scène où il tire une flèche sur un samouraï à une centaine mètres de lui et lui décroche la tête). Le tir au Moyen-Age étant du tir à linstinct, la précision laissait à désirer. Jai aussi remarqué que la première fois, il semblait très surpris par la force de son pouvoir et la deuxième fois, il utilise cette force. Je mexplique, il sait déjà que la malédiction va conduire les flèches sur sa cible et on voit quil tire sans même se concentrer. (normalement pour viser vaguement avec ce genre darc lattente est de une à deux secondes). |
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Maxime Putton, France, Lorraine. P.S. : si vous navez pas aimé mon analyse cest peut-être parce que je nai que 15 ans, merci davance.
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