LE DISCOURS SUR LA VRAIE RELIGION
(attribué à Jésus)

Livre d'Urantia - Page 1728

 

 

Ce mémorable discours sur la religion, résumé et retranscrit en langage moderne, exprima les vérités suivantes :

Alors que les religions du monde ont une origine double - l'une naturelle, l'autre révélée - on retrouve à tout moment, chez n'importe quel peuple, trois formes distinctes de dévotion religieuse, et voici les trois manifestations de ce besoin de religion :

1. La religion primitive. Le besoin semi-naturel et instinctif de craindre des énergies mystérieuses et d'adorer des forces supérieures ; c'est principalement une religion de la nature physique, la religion de la peur.

2. La religion de la civilisation. Ce sont les conceptions et les pratiques religieuses des peuples qui se civilisent - la religion du mental - la théologie intellectuelle appuyée sur l'autorité de la tradition religieuse établie.

3. La vraie religion, celle de la révélation. C'est la révélation des valeurs surnaturelles, une pénétration partielle des réalités éternelles, un aperçu de la bonté et de la beauté du caractère infini du Père qui est aux cieux - la religion de l'esprit telle qu'elle est démontrée dans l'expérience humaine.

Le Maître refusa de minimiser l'importance de la religion des sens physiques et des craintes superstitieuses de l'homme dans l'état de nature, mais il déplora le fait que cette forme primitive d'adoration subsistât encore, à un pareil degré, dans les pratiques religieuses des peuples les plus intelligents de l'humanité. Jésus exposa clairement la grande différence entre la religion du mental et la religion de l'esprit ; alors que la première est soutenue par l'autorité ecclésiastique, la seconde est entièrement fondée sur l'expérience humaine.

 

Puis, pendant son heure d'enseignement, le Maître poursuivit en dégageant les vérités suivantes :

 

"Jusqu'à ce que les peuples deviennent très intelligents et plus complètement civilisés, on verra subsister beaucoup de ces cérémonies enfantines et superstitieuses, si caractéristiques des pratiques religieuses des peuples primitifs et arriérés. Jusqu'à ce que l'espèce humaine atteigne le niveau d'une reconnaissance plus élevée et plus générale des réalités de l'expérience spirituelle, un grand nombre d'hommes et de femmes continueront à faire montre d'une préférence personnelle pour les religions d'autorité n'exigeant qu'un assentiment intellectuel, plutôt que pour la religion de l'esprit, qui implique une participation active du mental et de l'âme à l'aventure de la foi consistant à être aux prises avec les rigoureuses réalités de l'expérience humaine progressive.

 

L'acceptation des religions traditionnelles d'autorité offre un exutoire facile au besoin qu'ont les hommes de satisfaire les ardents désirs de leur nature spirituelle. Les religions d'autorité, bien assises, cristallisées et établies, fournissent un refuge tout prêt où l'âme humaine désaxée et bouleversée peut se réfugier quand elle est assaillie de craintes et tourmentée d'incertitudes. Comme prix à payer pour les satisfactions et les assurances qu'elle donne, une telle religion n'exige de ses dévots qu'un assentiment passif et purement intellectuel.

On verra encore longtemps vivre sur terre ces individus timides, craintifs et hésitants qui préféreront obtenir ainsi leurs consolations religieuses, même si, en liant leur sort à celui des religions d'autorité, ils compromettent la souveraineté de la personnalité, avilissent la dignité du respect de soi et renoncent complètement au droit de participer à la plus passionnante et inspirante de toutes les expériences humaines possibles : la recherche personnelle de la vérité, la joie grisante d'affronter les périls de la découverte intellectuelle, la résolution d'explorer les réalités de l'expérience religieuse personnelle, la satisfaction suprême de faire l'expérience du triomphe personnel dans la réalisation effective de la victoire de la foi spirituelle sur les doutes intellectuels. Une telle victoire est loyalement remportée dans l'aventure suprême de toute existence humaine : l'homme cherchant Dieu pour lui-même et en tant que lui-même, et qui le trouve.

La religion de l'esprit signifie effort, lutte, conflit, foi, détermination, amour, loyauté et progrès. La religion du mental - la théologie d'autorité - n'exige de ses croyants officiels que peu ou aucun de ces efforts. La tradition est un refuge sûr et un sentier facile pour les âmes craintives et sans enthousiasme qui évitent instinctivement les luttes spirituelles et les incertitudes mentales accompagnant les aventures audacieuses. Les hommes de foi voyagent en haute mer, sur les océans des vérités inexplorées, à la recherche des rivages lointains des réalités spirituelles susceptibles d'être découvertes par le mental humain progressif et expérimentées par l'âme humaine en évolution.

Puis Jésus continua en disant : " À Jérusalem, les chefs religieux ont mis en formules les diverses doctrines de leurs maîtres traditionnels et des prophètes d'autrefois en un système établi de credo intellectuels, en une religion d'autorité. L'attrait de ces religions s'exerce surtout sur le mental. Nous sommes maintenant sur le point d'entrer dans un conflit implacable avec cette religion, car nous allons bientôt commencer à proclamer audacieusement une nouvelle religion - une religion qui n'en est pas une au sens actuellement attribué à ce mot - une religion qui fait principalement appel à l'esprit divin de mon Père habitant le mental de l'homme ; une religion qui tirera son autorité des fruits de son acceptation, et ces fruits apparaîtront avec certitude dans l'expérience personnelle de tous ceux qui croiront réellement et sincèrement aux vérités de cette communion spirituelle supérieure. "

 

Note : la citation de cet extrait n'implique de ma part ni accord ni adhésion avec les autres textes contenus dans le livre d'Urantia. Cet ouvrage collectif présente une très grande hétérogénéité de contenu, qui consiste principalement en une cosmogonie parallèle qui me semble sans intérêt. Par ailleurs, les personnes qui gravitent autour de ce livre forment une communauté dont je ne fais pas partie.

Gildas